Estaba
desvanecido. Pero, no obstante, no puedo
decir que hubiese perdido la conciencia
del todo, pero la que me quedaba, no intentaré
definirla, ni describirla siquiera. Pero,
en fin, todo no estaba perdido. En medio
del más profundo sueño...,
¡no! En medio del delirio..., ¡no!
En medio del
desvanecimiento..., ¡no! En medio
de la muerte...,
¡no! Si fuera de otro modo, no habría
salvación
para el hombre. Cuando nos despertamos del
más
profundo sueño, rompemos la telaraña
de algún
sueño. Y, no obstante, un segundo
más tarde es
tan delicado este tejido, que no recordamos
haber
soñado. Dos grados hay, al volver
del desmayo a la vida: el sentimiento de
la existencia moral o
espiritual y el de la existencia física.
Parece probable que si, al llegar al segundo
grado, hubiéramos de evocar las impresiones
del primero, volveríamos a encontrar
todos los recuerdos elocuentes del abismo
trasmundano. ¿Y cuál es ese
abismo? ¿Cómo, al menos, podremos
distinguir sus sombras de las de la tumba?
Pero si las impresiones de lo que he llamado
primer grado no acuden de nuevo al llamamiento
de la voluntad, no obstante, después
de un largo intervalo, ¿no aparecen
sin ser solicitadas, mientras, maravillados
nos preguntamos de dónde proceden?
Quien no se haya desmayado nunca no descubrirá
extraños palacios y casas singularmente
familiares entre las ardientes llamas; no
será el que contemple, flotantes
en el aire, las visiones melancólicas
que el vulgo no puede vislumbrar, no será
el que medite sobre el perfume de alguna
flor desconocida, ni el que se perderá
en el misterio de alguna melodía
que nunca hubiese llamado su atención
hasta entonces.
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J’étais
évanoui ; mais cependant je ne dirai
pas que j’eusse perdu toute conscience.
Ce qu’il m’en restait, je n’essaierai
pas de le définir, ni même de
le décrire ; mais enfin tout n’était
pas perdu. Dans le plus profond sommeil, non
! Dans le délire, -non ! Dans l’évanouissement,
non ! Dans la mort, non ! Même dans
le tombeau tout n’est pas perdu. Autrement,
il n’y aurait pas d’immortalité
pour l’homme. En nous éveillant
du plus profond sommeil, nous déchirons
la toile aranéeuse de quelque rêve.
Cependant, une seconde après, tant
était frôle peut-être ce
tissu, nous ne nous souvenons pas d’avoir
rêvé. Dans le retour de l’évanouissement
à la vie, il y a deux degrés
: le premier, c’est le sentiment de
l’existence morale ou spirituelle ;
le second, le sentiment de l’existence
physique. Il semble probable que, si, en arrivant
au second degré, nous pouvions évoquer
les impressions du premier, nous y retrouverions
tous les éloquents souvenirs du gouffre
transmondain. Et ce gouffre, quel est-il ?
Comment du moins distinguerons-nous ses ombres
de celles de la tombe ? Mais, si les impressions
de ce que j’ai appelé le premier
degré ne reviennent pas à l’appel
de la volonté, toutefois, après
un long intervalle, n’apparaissent-elles
pas sans y être invitées, cependant
que nous nous émerveillons d’où
elles peuvent sortir ? Celui-là qui
ne s’est jamais évanoui n’est
pas celui qui découvre d’étranges
palais et des visages bizarrement familiers
dans les braises ardentes ; ce n’est
pas lui qui contemple, flottantes au milieu
de l’air, les mélancoliques visions
que le vulgaire ne peut apercevoir ; ce n’est
pas lui qui médite sur le parfum de
quelque fleur inconnue, ce n’est pas
lui dont le cerveau s’égare dans
le mystère de quelque mélodie
qui jusqu’alors n’avait jamais
arrêté son attention. |